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La Ddass

La Ddass

Cette bâtisse imposante qu’est cette institution m’impressionna une peu .je gravis les marches à 14h 30  ce jeudi là en compagnie d’une de mes sœurs qui était la plus indépendante comme moi avait pris les choses en mains. C’est un peu fébrile que nous nous sommes présentées à l’accueil.

On nous fit monter à l’étage et patienter sur une chaise, je me souviens encore des longs couloirs de cette institution il y faisait froid mais je pense que cela venait surtout de mon appréhension à découvrir la vérité.

On ne peut pas dire que l’accueil de la femme qui nous as reçus  dans son bureau était très cordial, ce serait plutôt le contraire.

Sans un mot et sans lever les yeux du dossier qu’elle était allée   chercher et avait ouvert elle daigna enfin à parler.

Il n’y a pas grand-chose  à voir dans votre dossier me dit-elle vous allez être déçue, vos parents adoptifs ont tout fait effacer quand ils vous ont adoptés.

Un couperet était tombé sec et froid.

J’ai demandé  à   voir ce qu’il y avait dans ce dossier sur le bout des lèvres, on me répondit que oui ,mais pas de photocopies, juste recopier à la main ce que je lisais. Ma sœur et moi nous  nous sommes regardés un peu stupéfaite pensant que l’on aurait pu faire des copies, mais non impossible. Le ton froid de cette employée enlevait l’envie d’en demander plus, une porte  de prison aurait  été plus sympathique qu'elle. Rapidement m’a sœur m’a aidé à relever les infos sur les deux feuilles seulement qui était dans ce dossier. Effectivement il n’y avait pas grand-chose d’important à relever si ce n’est les dates de l’abandon, et celles de mon adoption. Quelques adresses des placements en  familles d’accueil, quelques références à ma tenue lors de mon arrivée : robe en laine rose, bonnet rose. Surtout ce qui m’a choqué sur la seule chose que j’ai pu récupérer c’est le procès verbal de mon admission c’est ce numéro de collier

Indiqué comme suit :  « Nous avons informé à  la déclarante que l’enfant à qui nous avons fixé le collier n° 2382 était admis au nombre des Pupilles de l’Assistance Publique…. »  Intéressant non ?

Ma sœur et moi sommes repartis un peu dépité d’obtenir si peu d’informations, mes parents adoptifs avaient bien fait les choses. j’ai gardé précieusement ces papiers écrits à  la main et le procès-verbal de mon admission ; je les revoient aujourd’hui en réécrivant mon histoire et parfois j’en pleure encore malgré toutes ces longues années.

J’en avais plus découvert par mes sœurs que par cette visite si frustrante j’en attendais beaucoup plus, d’autant que mon autre sœur plus jeune abandonnée comme moi par notre mère, avait retrouvé son dossier remplis d’informations approfondis. A cet instant je dois avouer que j’en ai voulu à mes parents d’avoir tout fait effacer, ils n’avaient pas le droit de me cacher la vérité.

Déçue mais soulagée quand même d’avoir ces papiers officiels qui attestaient de mes origines.

Je retrouvais ainsi mon vrai prénom le voici : Marie-j..... et je comprends pourquoi le prénom que m’avait redonné mes parents ne me plaisait pas je le déteste encore aujourd’hui quand je  dois remplir des papiers officiels, j’enrage intérieurement en pensant : Non,  ce n’est pas mon vrai prénom !

Une boucle s’était refermée il en restait encore une, celle de la rencontre de ma sœur ainée  de Corse.

Encore une sacrée histoire cette arrivée en Corse…

Quand je dis que ma vie n’est pas banale.

Mais ce sera pour une autre fois le temps de digérer un peu. Hihihi