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Arrivée en Corse

Arrivée en Corse

Notre arrivée en Corse ne fut pas banale car notre sœur avait parlé de ces « retrouvailles » et cette nouvelle s’était propagée comme une trainée de poudre en créant l’évènement dans ce petit village perché dans la montagne Corse sur les hauteurs de Bastia

Mais nous n’avions pu échapper aux honneurs de la presse locale.

Embrassades, pleurs et rires mêlés ont jalonnés cette après -midi mémorable.

Nous apprenions aussi qu’une journaliste viendrait nous interviewer.

La journaliste en charge, accompagnée de son photographe, s’était fait attendre en arrivant très en retard au rendez-vous prévu pour «l’interview». Tout en s’excusant du  fait du  vol de leur moto, qui était l’unique moyen de déplacement qu’ils possédaient  le temps de trouver un autre véhicule pour se dépanner, l’heure avait largement avancé.

Pendant qu’elle parlait, j’ai eu un flash, Je "voyais" la moto et j’ai pu décrire un lieu précis. (J’avais déjà commencé mes stages et était devenu magnétiseur et mes flaches étaient devenus quotidiens).

Je me lançais, en décrivant ce que j’avais ressenti lorsqu’ils nous avaient expliqué leur mésaventure, lui donnant quelques détails non seulement sur la moto que j’avais "vu" mais aussi en lui faisant la meilleure description possible du lieu qui m’était apparu.

C’était la première fois que je venais en Corse, particulièrement à l’endroit où nous nous trouvions, et rien de ce qu’ils avaient dit n’aurait pu m’influencer.

– Si vous dites vrai et que je retrouve ma moto à l’endroit que vous venez de décrire, je le connais, je vous promets de faire passer l’article sur l’édition nationale, me dit la journaliste affichant malgré tout un air quelque peu sceptique.  Pourtant, j’étais sûre de l’image que je venais de lui décrire…

L’interview se fit , et nos retrouvailles reprirent leur cours normal si on peut dire, cette anecdote étant oubliée dans l’euphorie de nos rires et de nos accolades répétées. Le temps fut trop court mais j’en avais appris encore un peu plus sur ma mère et nous sommes repartis remplies de joies mais les yeux rougis par les larmes. Je n’étais plus seule j’avais retrouvé une partie de ma famille et cela me satisfaisait. J’ai appris aussi avec certitude que je ne saurais jamais qui était mon père. Peu m’importait il valait mieux ça que rien du tout. Une fois toutes rentrés chez nous la vie à repris son cours normal.

Quelques jours plus tard ma sœur de Marseille me téléphona toute excitée en me disant « tu as vu le journal on est en première page » .

Moi qui ne tenais pas à ce que mon histoire se saches j’étais servie !

TITRE

RETROUVAILLES FAMILIALES EN  CORSE .

«  Après plus de vingt ans de recherches, cinq sœurs se retrouvent pour recomposer une famille ». 

Effectivement la photo de nous cinq en première page du journal le Provençal avec un article expliquant la rencontre. Ils ont fait passer leur article non seulement sur l’édition locale mais aussi sur celle qui paraissait sur le continent.

Ils avaient tenu leur promesse car comme je l’avais si précisément indiqué et à leur plus grand étonnement ils retrouvèrent la moto à l’endroit décrit.  Je dois dire que j’avais été étonnée moi-même, dans ce domaine rien n’est jamais sûr. On peut se tromper influencé par notre mental mais j’ai appris à faire la différence entre ce que je voyais ou entendais.

Cela m’a permis de me conforter dans ce ressenti que j’avais osé exprimer avec le succès qui s’en était suivi m’ouvrant des perspectives pour mon propre avenir et j’avais compris que je pourrais exploiter cette faculté plus largement. (Ce qui fut fait avec succès par la suite).

Voila, l’histoire de ma naissance se termine.  Chacune a repris le cours normal de sa vie, nous étions remplies d’un manque d’une branche familiale déchirée, coupée par des circonstances d’une époque troublée. Je n’avais pas retrouvé mon père biologique, ni ma mère qui était déjà parie dans l’au-delà ,mais je me suis souvent demandé comment j’aurais réagi si on s’était retrouvé face à face, je ne le saurais jamais.

J’avais retrouvé une racine manquante, des sœurs et un frère, il ne m’en fallait pas plus pour me restructurer même si cet abandon restera toujours marqué comme un fer rouge.

L’épilogue demain.