Nous étions quelques uns à attendre au bureau des réclamations des bagages. Au bout d’une heure d’attente j’appris qu’un  lot de bagages avaient étés oubliés au départ à l’embarquement et qu’il nous faudrait attendre quelques jours pour les récupérer et que l’on nous préviendrait.

Je me trouvais un peu désemparé mais tant pis, je sortais de l’aéroport du Lamentin pour prendre un taxi pour aller à l’hôtel que j’avais réservé depuis quelques mois déjà.

Je commençais à ressentir la fatigue car avec le décalage horaire il était déjà tard pour moi et cette chaleur me fatiguait. J’en trouvais un de raccroc car les avions étaient déjà arrivés  depuis  longtemps et les passagers déjà rentrés chez eux.

Pas de bagages ? Me dit le chauffeur de taxi, un Antillais bien sympathique.

Je lui racontais ma mésaventure avec ma valise, et me confirma  que cela arrivait souvent par ici.

Je luis donnais l’adresse de l’hôtel, et nous voilà parti en direction de celui-ci. Au bout de vingt minutes je lui demandais pourquoi c’était si long, il me répondit avec stupeur que mon hôtel n’existait pas et qu’il ne le trouvait pas. Pourtant j’étais sûre de moi je lui donnais la copie  de ma réservation, et surpris il me dit : oui je vois bien mais votre hôtel n’existe pas ici en tout cas, commençant même à s'énerver un peu. Vous êtes sûre me dit- il en rajoutant une couche suplémentaire à mon inquiétude.

Vous imaginez facilement mon état d'esprit à ce moment là. Je venais d’arriver dans un pays inconnu, mon seul bagage était perdu, j’étais habillé en blanc, mais pas de rechange, et mon hôtel était introuvable!

Je commençais à me demander si j’avais  fait le bon choix...

La suite  demain.

Avant de partir je devais prendre des dispositions, vendre ma maison,  réserver un hôtel, réserver le billet d’avion etc.

Tout ceci allait prendre du temps mais je devais tout planifier avant de partir car ensuite je serais trop loin pour le faire.

Mon lieu de destination était pris, cette ile me plaisait de plus en plus, la mer les cocotiers , l’exil , quoi de mieux pour repartir à zéro ? Mes   deux ainés étaient installés chacun dans leur appartement. J’avais fait le nécessaire, ils étaient chez eux meublés et autonome et déjà indépendants. Mon plus jeune fils irait chez son papa qui était plus que ravi de la nouvelle. J’avais promis à mon fils que dés que je serais bien installé en Martinique je viendrais le chercher.

Quelques mois étaient passés ma maison s’était vendue rapidement, mes meubles et ma voiture embarqués dans un conteneur prêt à être expédié en mer quand j’aurais trouvé une maison sur place là-bas. IL valait mieux que je sois seule pour faire les démarches aux Antilles et moins éprouvant mon plus jeune fils qui n’avait que neuf ans.

Le jour J était arrivé bien trop vite mais je ne devais pas reculer ma décision avait été  murement réfléchie, et je ne devais pas flancher au dernier moment.

Seule ma sœur de Marseille la plus proche de moi avait eu l’autorisation de venir me dire aurevoir à l’Aéroport de Marseille-Provence. Je déteste les adieux  dans ces moments là  qui ne font que  me torturer et me donner des regrets. Un dernier regard vers ma sœur en pleurs et je me dirigeais vers la salle d’embarquement. Cette fois c’était fini j’y étais , une nouvelle vie allait commencer.

Quelques dix heures plus tard nous atterrissions à  Fort de France, il faisait nuit déjà à dix huit heures.

La descente de l’avion sur  le tarmac fut un vrai choc, une chaleur moite et épaisse m’envahit et soudain l’angoisse me prit, et si je faisais une erreur…

J’arrivais dans un pays inconnu seule avec une seule valise et de plus j’avais opté bêtement pour  une tenue blanche légère,  et un petit bagage à main.

Mes doutes se firent ressentir encore plus lorsque je vis arriver la fin  du tapis roulant qui  desservaient les bagages, ma valise n’y était pas !

Et ce n’était que le début de ma soirée folle…..

J’avais une cliente qui m’avait parlé de La Martinique aux Antilles, elle y était repartie il y avait quelques semaines déjà car elle y travaillait, et ses mots pour exprimer la vision de cette ile m’interpella.

Je m’empressais entre deux consultations de voir d’un peu plus près ce que donnait cette ile si paradisiaque d’après ces dires. Je ne connaissais pas du tout les Antilles sauf ce que j’en avais entendu ou vu dans des reportages.

Et pourquoi pas !

Je n’aurai pas la barrière de la langue puisque c’était une ile française . Au fur et à mesure que les jours passaient cette idée de partir là-bas commençait à me plaire et je commençais à échafauder un plan de départ..

La suite demain car  aujourd’hui je serais absente

Pour reprendre mes récits je voudrais vous raconter une expérience  pas banale.

J’avais environ quarante-trois ans  (la  fleur de l’âge dit- on) et je traversais une période de  raz-le bol comme il m’en arrive souvent. Période où tout me fatigue, m’énerve, m’insupporte. Je pense que vous avez connu  cela au moins une fois.

C’est arrivé un jour où je bullais devant ma télévision un après-midi,   je rêvassais doucement à moitié endormie quand une journaliste attira mon attention elle interviewait  une jeune femme « Jéromine Pasteur »

*Jéromine Pasteur, voir plus bas.

Pendant qu’elle racontait un de ses nombreux voyages une phrase fit tilt dans ma tête : N’hésitez pas à vivre  vos rêves car peut être qu’un jour il sera trop tard, ayez confiance en la vie » C’est ce qui lui était arrivé un jour.

J’éteignais la télé rapidement et repris le cours de mon après-midi    troublée par ce que je venais d’entendre.

Ma nuit fut courte car je pensais que c’était cette jeune femme qui avait raison, pourquoi attendre et continuer à vivre une vie qui ne nous attire plus ne nous fais plus rêver, une vie routinière sans âme.

Le lendemain ma décision était prise !

J’allais quitter cette vie monotone et partir ailleurs loin de ce pays qui ne m’apportait plus rien d'interressant .

Pourtant j’avais acquis une bonne clientèle en tant que magnétiseur mais j’étais fatiguée par toutes ces souffrances qui déteignaient un peu sur moi chaque jour. J’étais seule, mes enfants étaient grands et mon plus jeune fils était plus souvent  avec son papa qu’avec moi (nous étions séparés).  Pourquoi ne pas tenter l’aventure ?

Beaucoup  de questions bouillonnaient dans ma tête, partir mais où ?

La suite une autre fois...

 

JEROMINE PASTEUR 

 

 

 *Jéromine Pasteur, issue du frère du grand-père de Louis Pasteur1, est née le 30 novembre 1954 à Montceau-les-Mines3 (France), est une exploratrice et aventurière qui publie des ouvrages et récits de ses voyages.

En 1981, elle navigue jusqu'en Amérique du Sud, où elle rencontre les Ashaninkas, Indiens de l'Amazonie péruvienne, dont elle adopte le mode de vie. En 2004, elle fonde l'association Chaveta pour venir en aide à ce peuple.

 

 

Il va être chargé sur les routes, faites attention car la vie ne tient qu'à un fil parfois. Bon week-end et bonnes vacances pour certaines.

La semaine je reprendrais mes nouvelles aventures... 

Bonne fin de journée.