Le lendemain  nous étions un dimanche, qu’elle ne fut pas ma surprise vers midi de voir sonner à ma porte  le fameux J-G qui  venait m’inviter  à déjeuner.

Amusée j’acceptais car cet homme m’intriguait et je voulais en connaitre un peu plus sur sa personnalité.  Puis après tout je n’avais pas d’autres projets alors autant accepter.

Nous avons beaucoup parlé pendant le repas, évoqués nos souvenirs,  passés  et présents. J’appris que son ex-femme  était parti en le laissant presque sur la paille, profitant de la crédulité de son mari pour demander une pension alimentaire exorbitante. La rupture avait été tumultueuse et le conflit ne s’était pas encore apaisé. J’avais la sensation au fur et à mesure  qu’il me parlait qu’il voulait me prévenir de quelque chose, me laissant entendre que son ex était du genre hystérique et qu’elle l’avait prévenu  du pire s’il voulait se recaser.

L’avenir me confirma plus tard  que son ex était vraiment  une folle-dingue.

Pour l’heure le repas s’étirait à  sa fin et nous n’arrivions plus à nous quitter des yeux, Cupidon était en train de lancer ses flèches.

Arrivé à un certain âge on n’a plus envie d’attendre, le temps est compté et lorsque l’on sent son cœur palpiter, il faut l’écouter !

Ce qui devait arriver, arriva !

Je savais lorsqu’il m’invita à aller voir sa maison  après le repas qu’il se passerait un rapprochement entre nous. Je ne sais pas  si ce sont  les effets des iles, de la chaleur de la solitude ou que sais-je encore, mais l’éloignement aide beaucoup aux rencontres amoureuses. Je ne m’étais pas trompée lorsque je le vis le premier soir et l’avait taquiné d’une façon un peu brusque. J’avais déjà senti que cet homme aurait de l’importance pour moi parce qu’ il m’avait beaucoup plu.

Nous avons passé le reste de l’après-midi et la soirée ensemble et au moment de partir pour  me raccompagner au motel, je suis restée !

La suite se devine facilement et sans surprises, la recherche de mon appartement venait de se solutionner, j’allais emménager chez lui et nous allions vivre ensemble.

La suite  demain 

Petite visite guidée de la martinique

Ile envoutante et paradisiaque 

 

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Bon samedi. 

Réflexion en aparté.

 

Effectivement ma vie n’est pas triste du tout et ce qui la rend si belle. Avec du recul je me dis que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir vécu tout cela et grâce à mon abandon car sans lui je suis sûre que ma vie aurait différente, plus sage et posée. Mais ce manque de racine m’a offert cette instabilité qui m’a ouvert les portes de ma liberté, j’ai bien écrit « Ma liberté ». Peut-être que c’est une dose d’inconscience, ou d’immaturité, surement les deux à la fois. Mais qui n’a pas eus des rêves un peu fou mais irréalisables ? ça fait du bien de se faire un peu peur puis se raviser ensuite car la morale vous dicte sa loi.

Je dois dire ici en toute sincérité que plus grand-chose ne m’affecte, je regarde souvent des images horribles des infos terrifiantes, mais aucun sentiment ne m’anime dans un sens ou  dans l’autre, c’est comme si j’observais ça de plus haut sans que cela ne me concerne. Vous penserez  que je suis orgueilleuse , insensible  , égoïste. Non je ne suis rien de tout ça c’est comme un mur invisible qui me protège, c’est ce que je ressens en tout cas.

Cela me fait penser aux femmes qui ont étés violées et qui ont tout oublié pour certaines, « un voile » les as protégées et c’est mieux comme ça.

Nous avons chacun et chacune d’entre nous eus des douleurs des pertes d’être chers, des problèmes plus ou moins sérieux mais il faut la force du caractère et surtout du courage pour affronter ça et surtout… surtout, affronter le regard des autres. Je crois que c’est le plus difficile. Trop de compassion parfois nous détruit nous maintient dans des souvenirs que l’on voudraient oublier. Affronter la réalité de face sera plus facile ensuite pour agir ou se reconstruire.

A demain pour la suite de mon histoire.

 

 

Le diner

 

J’arrivais un peu en avance comme toujours car l’heure pour moi s’est sacré je tiens ça de mon papa adoptif qui était intransigeant sur le sujet. C’est une marque de respect me disait- il , et cette valeur ne m’a plus quittée.

Quand j’ai pénétré dans son salon il y avait déjà de l’ambiance, de la musique et de la gaité, des invités étaient déjà présents. Une fois les présentations faites des convives, une place m’était réservée auprès d’un homme que je ne connaissais pas et qui était un ami de la famille me dit mon amie d’un air qui me sembla un peu étrange, tu verras il est très sympa…

Je me suis sentie un peu piégée comme un présentiment de connivence. Et comme de coutume quand je n’aime pas ça je deviens très désagréable.

Cet homme que j’appellerais J-G était charmant et à première vue il m’a plu, mais énervé par ce que je me doutais d’un piège je n’ai pas arrêté de la soirée à le contredire, et même  à le mettre en rogne. Je sentais le regard de mon amie me scruter de temps en temps, et cela m’agaçait encore plus. Il était du signe du scorpion, et était arrivé dans l’ile il y a déjà quelques années avec femme et enfants et était artisan. J’appris par mon amie plus tard qu’il avait divorcé et il était resté sur l’ile pendant que sa femme et ses enfants étaient repartis en métropole. Le divorce fut houleux et difficile,  il était donc célibataire.

La soirée commençait à prendre fin, tous les invités étaient partis, il ne restait que J-G qui me proposa de me raccompagner au motel. Pas rancunier ce Monsieur me pensais-je en lui disant bonsoir.

Je dois avouer que malgré mes sautes d’humeur cet homme m’avait charmé, il était éloquent, cultivé, avait de la répartie.

Je m’endormais avec le sourire aux lèvres, me rappelant la soirée et me rendant  compte que si j’avais réagi ainsi c’était pour moi un système de protection, pourquoi?

Hum …y avait il  anguille sous roche là-dessous ?

La suite demain .

 

Il était tard

 

Alors on fait quoi maintenant me dit- il au bout de presque quarante minutes, votre hôtel n’existe pas, voulez-vous que je vous emmène en prendre un autre  vous verrez bien ensuite quoi faire ? Un peu sonnée j’acceptais qu’il me conduise à un autre hôtel peu m’importait le prix, j’étais tellement fatiguée que plus rien n’avait d’importance, il me tardait juste d’aller dormir et ne plus penser à rien, juste dormir !

C’est le soleil au travers du rideau  de la fenêtre qui me réveilla à huit  heures le lendemain matin. Des gens s’agitaient dans le couloir, des voix inconnues, ça riaient , parlaient fort ,  mais je ne comprenais pas ce qui se disaient, normal ils parlaient en créole.

Je me précipitais à la fenêtre et la vue qui s’imposa à moi me fit perdre toutes mes interrogations, et mon inquiétude de la veille. Devant mes yeux ébahis une superbe piscine entourée de cocotiers un jardin magnifique avec des fleurs superbes qui embaumaient. Des oiseaux dont j’appris le nom plus tard « des colibris » sans cesse en mouvement volaient de partout, un rêve qui devenait réalité.

En un instant ma crainte  de la dernière nuit  fut vite oubliée. Ma toilette faite Je m’habillais rapidement avec mes vêtements de la veille qui commençait à tourner au blanc gris, et descendit à la réception.

En parlant avec le réceptionniste, j’appris que l’hôtel où j’avais réservé avait changé de nom entre temps et devinez la suite ? J’avais atterri sans le savoir à ce même hôtel, comme quoi quand le destin vous fait des blagues il s’amuse bien à nos dépends. J’ai pensé à ce moment là que c’était une épreuve pour moi, à savoir si j’étais prête à me jeter à l’eau. Les Hôtels en général ont des boutiques de vêtements et je m’apprêtais à en voir mais nous étions dimanche et tout était fermé. Je devais donc m’efforcer de garder mes vêtements blancs qui commençaient à sentir pas très bon. Depuis j’ai appris la leçon je garde toujours avec moi un bagage à main avec des vêtements de rechange quand je prends l’avion.

J’avais besoin de sortir de prendre l’air, et m’imprégner des lieux .

En tournant la tête dès ma sortie de l’hôtel, j’aperçu mon chauffeur de taxi qui me fit signe et s’avança vers moi. Il attendait des clients et me demanda  si j’allais mieux que la veille car il m’avait sentie un peu perdue.

Vous  voulez que je vous fasse visiter un peu l’ile me lança t-il ? Il n’y aura pas beaucoup de clients aujourd’hui me dit- il, si vous n’avez rien de plus à faire, je vous emmène.

L’invitation était alléchante et le prix fixé dérisoire, je me demandais même s’il n’était pas en train de me draguer. Les Antillais sont bien connus pour aimer les  jeunes femmes blanches et blondes de surcroît. J’acceptais et la journée passa rapidement et agréablement.

Le lendemain une nouvelle journée commençait et la piscine me faisant un appel de l’œil depuis la veille, je suis descendue  voir de plus prés et de plus je n’avais rien d’autre à faire et les boutiques venaient d’ouvrir j’avais pu acheter quelques vêtements pour me sentir mieux en attendant de récupérer ma valise.

J’avais les yeux  fermés abrité sous un parasol quand une jeune  femme m’interpella gentiment.

<!--Vous êtes française, vous venez d’arriver ?

<!-- Je n’eus pas le temps de répondre lorsque un averse nous fit nous replier sous un très gros parasol. Pourtant le soleil était radieux mais j’appris vite qu’en Martinique les pluies sont fréquentes d’où cette végétation luxuriante mais qui ne durait pas et le soleil reprenant vite ses couleurs. Il avait suffi de ces quelques gouttes de pluie pour nous lier. Nous avons vite sympathisé , elle était enseignante et venait d’être mutée en Martinique. Je luis racontais mes mésaventures depuis mon arrivé ce qui l’amusa beaucoup,  mais  moins que moi.

Une bonne chose en entraine une autre, le téléphone se mit à sonner, c’était l’aéroport qui m’annonçait que ma valise était arrivé et que je pouvais  venir la chercher. Je quittais rapidement l’hôtel et parti récupérer ma valise, enfin !

Très vite  cette nouvelle amie me prit sous son aile, m’invita chez elle et m’aida à trouver un petit motel en attendant de trouver un appartement.

Dans ces iles on rencontre beaucoup des "métros" comme on les appellent  , venus chercher autre chose, changer de vie, ou repartir à zéro. Les amitiés se font rapidement à croire que on doit nous reconnaitre de suite quand on débarque sur l’ile.

 Les jours passèrent ainsi en recherche d’un appartement  pour éviter  de rester trop longtemps à l’hôtel. Elle m’invita souvent chez elle le soir et mes jours passèrent  d’une façon très agréable, je m’imprégnais de cette ile sublime et mes doutes étaient loin derrière moi maintenant. Je venais de m’installer dans un petit meublé quand un jour cette amie passa me voir pour m’inviter à diner j’acceptai volontiers car on se sent un peu seule quand même le soir.

Je ne savais pas encore quand j’empruntais l’Allèe de sa maison ce qui allait se passer ensuite ….

A demain pour la suite.